Une finale de… juniors! Avant même le dernier match du tournoi, la confrontation Russie-République tchèque avait tout du match décisif entre deux grandes puissances mondiales. Mais sans leurs stars. Car les traditionnelles vedettes des deux sélections étaient aux abonnées absentes pour cette édition de la Karjala Cup, un peu poussées dans la bordure pour des raisons de pandémie, mais aussi beaucoup par la volonté de dirigeants désireux de mettre en évidence leurs (futurs?) cadres. Quelques jours avant le tournoi, Vladimir Tretiak, le président de la fédération russe, avait été clair: « Ce n’est pas une deuxième garniture que nous envoyons à Helsinki, mais bien la vraie équipe de Russie!« . S’il fallait encore en être convaincu, on sait désormais que le réservoir de talents est gigantesque. Les Tchèques, eux, ont donc décidé d’en faire de même en présentant une sélection inédite. Avec même un record à la clé: David Jiricek est devenu le joueur tchèque le plus jeune de l’histoire à évoluer sous la vareuse nationale (16 ans et 345 jours).

Sur la glace, domination russe – malgré un très bon départ de la République tchèque – et bonne gestion des hommes d’Igor Larionov au troisième tiers à l’heure du retour aux affaires des Tchèques. Qui ont tout tenté pour revenir à la hauteur de la Sbornaja, mais n’auront pas trouvé les ressources nécessaires pour conserver le trophée glané l’an passé. Incontestablement, le manque de compétition des joueurs tchèques s’est fait sentir: à l’arrêt depuis près d’un mois, il leur a manqué du rythme face à des Russes qui, eux, jouent plein-pot en KHL. De façon un peu étonnante, la Russie a fait preuve d’une belle maturité pour conserver la main-mise sur le duel. Ce qui laisse pas mal de possibilité à l’avenir à Larionov qui peut faire ses comptes: en vue des prochaines échéances internationales, il sait posséder une équipe jeune déjà performante. Un Larionov, patron habituel des U20, impressionné par Amirov et son coéquipier Chinakhov ou encore le portier Askarov. Une équipe que le sélectionneur officiel Bragin, convalescent, pourra encore compléter par quelques éléments évoluant en Amérique du Nord comme Kuznetsov, Ponomarev ou Firstov. Quel luxe!

Finalement, une Karjala Cup qui a permis aux deux formations les plus jeunes de crever l’écran, accessoirement préparer idéalement le prochain mondial U20. Tout en laissant la Suède et la Finlande à leurs interrogations, dominées qu’elles ont été sans qu’on y trouve quelque chose à redire..

Les résultats….